Objectifs
- Conjuguer les verbes réguliers et irréguliers au présent et au passé du subjonctif
- Identifier les introducteurs de phrases subordonnées qui sont associés à l'indicatif et au subjonctif
- Utiliser le subjonctif dans d'autres contextes que les phrases subordonnées
Observez et déduisez
Qu'est-ce que vous remarquez par rapport aux parties soulignées du texte suivant ?
Je tiens à ce que tu saches combien tu es toujours présente et même visible au milieu de mes cent affaires. Je t’envoie, comme à la déesse propice, ma pensée et mon cœur, je t’unis à tout, c’est de toi que je tiens le courage de la journée pour suffire à des occupations sans nombre. Je suis assailli de visites, d’invitations, et c’est à cela que mes amis jugent à quel point ma réputation s’est accrue.
Je n’oublie jamais que la plus forte et la plus récompensée des preuves que je puisse t’offrir de mon amour sans bornes, c’est d’être digne de toi, de grandir mon nom, de dominer mes rivaux.
Un amour comme le tien réclame d’autres aliments que les sensations et les voluptés. Il faut que ton amant l’entretienne de sa valeur et qu’il y trouve le principe de sa force et l’aiguillon de sa gloire.
Païenne, Juliette Adam (domaine public)
Considérez ces questions :
- Quels verbes soulignés ont une forme pareille ou similaire au présent de l'indicatif ? Quels verbes ont une forme irrégulière ?
- Dans quelles sortes de phrases (principale, subordonnée, relative...) est-ce que les verbes soulignés apparaissent ? Quel mot introduit ces phrases ?
- Regardez les expressions en italiques qui précèdent les verbes soulignés. Quelles attitudes est-ce qu'ils expriment ?
Le subjonctif est un mode verbal. Comme tous les modes, il indique la relation entre la réalité et la situation évoquée par le verbe. Le subjonctif indique que la situation existe dans l’attitude du locuteur—par exemple, que le locuteur veut la situation, doute la situation, éprouve un sentiment envers la situation, voit la situation comme nécessaire, etc.
Cela ne veut pas forcément dire que la situation ne s’est pas aussi produite dans la réalité. Dans l’exemple ci-dessous, la personne à qui la phrase est adressée semble être venue. Mais le but de la phrase est de dire quelque chose sur les désirs du locuteur plutôt que de déclarer que quelqu’un est venu.
C’est pour ça que j’ai voulu que tu viennes avec nous.
Le subjonctif apparaît presque toujours en phrase complexe, dans une phrase subordonnée. Dans ce cas c’est la phrase principale qui indique l’attitude du locuteur. La phrase subordonnée avec le verbe au subjonctif est typiquement introduite par la conjonction de subordination que (voir Conjonctions).
Comme le conditionnel, le subjonctif peut être conjugué au présent ou au passé. Les seules formes du subjonctif qui sont utilisées courrament sont le présent du subjonctif (l’équivalent du présent de l’indicatif) et le passé du subjonctif (l’équivalent du passé composé de l’indicatif). Il existe aussi un imparfait du subjonctif et un plus-que-parfait du subjonctif, mais ces formes ne sont utilisées qu’en registre très soutenu à l’écrit (voir Temps littéraires). Ils sont généralement remplacés par le présent du subjonctif ou le passé du subjonctif.
Il n’y a pas de futur du subjonctif—si la phrase principale est au futur, la phrase subordonnée aura le verbe au présent du subjonctif (par exemple : Il voudra que je lui écrive un poème pour sa petite Amandine).
La grande majorité des verbes sont réguliers au subjonctif. Même beaucoup de verbes qui sont irréguliers à l’indicatif sont réguliers au subjonctif (dire, connaitre, venir, boire, croire, recevoir, devoir, etc.).
Pour toutes les personnes du singulier (je, tu, il/elle/on), le subjonctif des verbes réguliers est formé en prenant la forme ils/elles du présent de l’indicatif, en supprimant le -ent, et en ajoutant les terminaisons -e, -es, -e :
- présent de l’indicatif : ils reçoivent
- supprimer -ent : reçoiv
- ajouter les terminaisons : que je reçoive, que tu reçoives, qu’il/elle/on reçoive
Pour les première et deuxième personnes du pluriel (nous et vous), la forme du subjonctif est la même que celle de l’imparfait de l’indicatif :
- imparfait : nous recevions, vous receviez
- subjonctif : que nous recevions, que vous receviez
Pour la troisième personne du pluriel (ils/elles), la forme du subjonctif est la même que celle du présent de l’indicatif :
- présent de l’indicatif : ils reçoivent
- subjonctif : ils reçoivent
recevoir | |
---|
… que je reçoive | … que nous recevions |
… que tu reçoives | … que vous receviez |
… qu’il/elle/on reçoive | … qu’ils/elles reçoivent |
Notez que pour beaucoup de verbes, le subjonctif a la même forme que le présent de l’indicatif, à l’exception des formes pour nous et vous, qui ont la même forme que l’imparfait. Il est donc souvent le cas qu’on ne peut pas savoir si un verbe est conjugué au subjonctif ou à l’indicatif, comme dans la phrase suivante :
Il faut que je parle au capitaine.
Les verbes suivants ont les mêmes terminaisons que les verbes réguliers (-e, -es, -e, -ions, -iez, -ent), mais un radical irrégulier :
- faire : fass- (que je fasse, que nous fassions, etc.)
- pouvoir : puiss- (que je puisse, que nous puissions, etc.)
- savoir : sach- (que je sache, que nous sachions, etc.)
- falloir : faill- (qu’il faille)
- pleuvoir : pleuv- (qu’il pleuve)
Les verbes suivants ont aussi les mêmes terminaisons que les verbes réguliers, mais ils ont deux radicaux irréguliers—un radical pour le singulier et la troisième personne du pluriel, et un autre radical pour les première et deuxième personnes du pluriel :
- aller : aill- (que jaille, etc.), all- (que nous allions, que vous alliez)
- valoir : vaill- (que je vaille, etc.), val- (que nous valions, que vous valiez)
- vouloir : veuill- (que je veuille, etc.), voul- (que nous voulions, que vous vouliez)
Les verbes être et avoir sont complètement irréguliers au subjonctif :
… que je sois | … que nous soyons |
… que tu sois | … que vous soyez |
… qu’il/elle/on soit | … qu’ils/elles soient |
… que j’aie | … que nous ayons |
… que tu aies | … que vous ayez |
… qu’il/elle/on ait | … qu’ils/elles aient |
🛈 Information : La voyelle des formes au subjonctif d’avoir (aie, aies, ait, aient) est la même que dans le présent de l’indicatif j’ai : [e]. Les formes de je, tu, il/elle/on et ils/elles au subjonctif d’aller (aille, ailles, aillent) riment avec taille et travail : [aj]. On ne prononce le ll comme [l] que pour les formes de nous et vous : allions [aljɔ̃], alliez [alje].
Le passé du subjonctif ressemble au passé composé en ce qu’il est formé avec le subjonctif présent du verbe auxiliaire approprié (avoir ou être) et le participe passé du verbe principal. Notez que le participe passé doit parfois faire l’accord en genre et en nombre avec le sujet ou le complément direct (voir Passé composé).
rire | |
---|
… que j’aie ri | … que nous ayons ri |
… que tu aies ri | … que voys ayez ri |
… qu’il/elle/on ait ri | … qu’ils/elles aient ri |
sortir | |
---|
… que je sois sorti(e) | … que nous soyons sorti(e)s |
… que tu sois sorti(e) | … que voys soyez sorti(e)(s) |
… qu’il/elle/on soit sorti(e)(s) | … qu’ils/elles soient sorti(e)s |
Le passé du subjonctif est introduit par les mêmes types d’expressions qui introduisent le subjonctif présent. Le passé du subjonctif est normalement utilisé dans des phrases subordonnées qui décrivent une action qui précède l’action de la phrase principale. Comparez ces phrases :
Je suis contente que tu viennes avec moi.
Je suis tellement contente que vous soyez venu nous voir.
Les gens étaient contents qu’on vienne les voir.
J’étais content que tout le monde soit venu.
Notez que le temps du verbe dans la phrase principale ne prédit pas le temps du subjonctif dans la phrase subordonnée. Le choix entre le subjonctif présent et passé dépend de la relation chronologique entre les deux parties de la phrase complexe.
Des mots de plusieurs catégories peuvent prendre comme complément une phrase subordonnée avec un verbe au subjonctif. Dans tous ces cas, la phrase subordonnée est introduite par la conjonction de subordination que.
- complément de verbe (vouloir que…, falloir que…, douter que…, etc.)
Mais je doute que cette idée reçoive un appui enthousiaste.
- complément d’adjectif (content que…, évident que…, essentiel que…, etc.)
Il est pourtant essentiel que tout le monde aille dans le même sens.
- complément de préposition (pour que…, avant que…, sans que…, etc.)
Tu pourras pleurer sans qu’on te voie.
- complément d’autres locutions conjonctives (de sorte que…, bien que…, quoique…, etc.)
Eh bien ! ce matin, la bécane était propre, bien qu’il ait plu toute la nuit !
Notez que si la phrase subordonnée est un complément oblique (marqué par la préposition à), on la joint à la phrase principale par ce que (non seulement par que)
Je tenais à ce que vous le sachiez.
Seriez-vous opposé à ce qu’elle vienne vivre à Paris ?
Ou bien je roulerais dans le désert jusqu’à ce que le réservoir de ma bagnole soit vide.
Il y a bien sûr beaucoup de locutions qui prennent comme complément une phrase subordonnée à l’indicatif (après que…, penser que…, apprendre que…, etc.). Seules les locutions qui expriment certains sens requièrent le subjonctif dans leur complément. Les types de locutions qui requièrent le subjonctif incluent celles qui expriment les attitudes suivantes :
- Verbes d’obligation qui requièrent le subjonctif : falloir que…, valoir mieux que…, ne pas être la peine que…, suffire que…, convenir que…, importer que…, exiger que…
- Adjectifs d’obligation qui requièrent le subjonctif : important que…, nécessaire que…, essentiel que…, inévitable que…, indispensable que…, obligatoire que…
Il faut absolument que je lise pour trouver le sommeil.
Il est donc important que la commission puisse travailler sereinement.
Notez que le verbe devoir exprime l’obligation, mais ne peut pas prendre une phrase subordonnée comme complément direct. Devoir prend comme complément direct un infinitif (Je dois faire…) ou un nom avec le sens ‘owe’ (Je dois de l’argent…).
- Verbes de désir qui requièrent le subjonctif : aimer (mieux) que…, attendre que…, s’attendre à ce que…, désirer que…, souhaiter que…, tenir à ce que…, préférer que…, proposer que…, recommander que…, vouloir (bien) que…
- Adjectifs de désir qui requièrent le subjonctif : préférable que…, désireux que…
Je souhaite que nous allions plus loin encore.
- Verbes d’émotion ou d’opinion qui requièrent le subjonctif : s’étonner que…, se réjouir que…, regretter que…, craindre que…, redouter que…, avoir peur que…,
- Adjectifs d’émotion ou d’opinion qui requièrent le subjonctif : content que…, heureux que…, impatient que…, désolé que…, ravi que…, étonné que…, mécontent que…, malheureux que…, triste que…, furieux que…, surpris que…, bon que…, utile que…, juste que…, urgent que…, dommage que…, logique que…, regrettable que…
Je crains que ce soit difficile.
Elle est triste que tu sois malade.
- Verbes de doute ou de possibilité qui requièrent le subjonctif : douter que…, se pouvoir que…, nier que
- Adjectifs de doute ou de possibilité qui requièrent le subjonctif : douteux que…, (im)possible que…, incroyable que…
Il se peut que le soja appauvrisse ou épuise le sol.
De par sa définition, il est impossible que le miel fasse partie d’une diète végétalienne stricte.
L’adjectif probable peut exprimer plus ou moins de doute selon le contexte. S’il est modifié de façon à réduire la probabilité (il n’est pas probable que…, il est peu probable que…), on utilise le subjonctif. Tout seul, probable prend le subjonctif ou l’indicatif selon le sens désiré.
Il est probable que le concert du vendredi soit remis en question.
Je vous ai promis que le fou serait ici et il est probable qu’il y est.
Les expressions qui indiquent la certitude prennent généralement un complément à l’indicatif. Mais la négation ou l’interrogation introduisent du doute à ces expressions, qui peuvent donc prendre donc le subjonctif. Ces expressions incluent les suivantes :
- Adjectifs de certitude : sûr que…, certain que…, vrai que…, probable que…, clair que…, évident que…
- Verbes de certitude : penser que…, croire que…, trouver que…, supposer que…, paraître que…, espérer que…, avoir l’impression que…, se douter que…, (me) sembler que…, se souvenir que…, dire que…, affirmer que…, déclarer que…
Je crois que tu fais un bon choix.
Je ne crois pas que ce soit un vampire.
Croyez-vous qu’on doive opérer ?
En revanche, lorsque les expressions de doute sont niées, elles indiquent la certitude et peuvent donc être suivies de l’indicatif. Il est aussi quand même commun de trouver le subjonctif dans ce contexte :
Je ne doute pas qu’on va le faire.
C’est une grande ambition et je ne doute pas que vous ayez envie de la porter.
Le subjonctif est utilisé après un nombre de locutions qui expriment l’éventualité—c’est-à-dire quand la situation décrite par la phrase principale est en relation avec une situation potentielle. Les types d’éventualité qui nécessitent le subjonctif incluent :
- l’intention : pour que…, afin que…, de sorte que…, de manière que…
De nombreux jeunes bénévoles sont venus aider pour que cette journée soit une réussite.
Une autre grand-mère, elle, trouve essentiel de donner du lait tous les jours à sa petite-fille de 7 ans afin qu’elle grandisse bien.
Écrivez vos phrases de sorte que vous deveniez invisible.
- la prévention : de crainte que…, de peur que…
Les employeurs ne transmettent pas ces informations, de peur que certaines pratiques ne soient mises au jour.
- l’antériorité : avant que…, en attendant que…, jusqu’à ce que…
Interdiction de sortir d’ici avant que je ne vous le dise.
Il a poireauté pendant quelque temps en attendant que la police revienne.
Il faut pleurer jusqu’à ce que votre réserve de larmes soit sèche !
🌍 Variation : En principe, on utilise le subjonctif après avant que et l’indicatif après après que, car avant que indique l’antériorité et après que la postériorité. Mais par analogie, le subjonctif s’étend parfois à après que :
- Je l’ai retrouvé sur le comptoir, hier, après que vous soyez parti.
- la concession : bien que…, quoique…, malgré que…, soit que…soit que…
Je peux vous le dire, bien que ce soit un secret, que vous ne devrez pas trahir !
Au nord de Beyrouth, un village porte le nom de la famille - à moins que ce ne soit l’inverse.
- une condition : à condition que…, pourvu que…, sans que…, à moins que…
Nous avons un grand destin à condition que nous le défendions ensemble et pas les uns contre les autres.
Le jeu peut durer sans problème un long moment pourvu qu’il soit bien réglé.
🌍 Variation : À l’écrit, un ne explétif (c’est-à-dire, qui ne change pas le sens de la phrase) est souvent ajouté devant le verbe au subjonctif après les expressions suivantes : douter que, craindre que, avoir peur que, avant que, à moins que, de peur que, de crainte que.
- Je me refuse à le lui dire, de crainte qu’il ne punisse les coupables.
À l’oral, ce ne explétif est souvent omis.
Rappelons que beaucoup de ces expressions peuvent prendre comme complément direct une phrase subordonnée (introduite par que) ou un infinitif. Si le sujet de la phrase principale est le même que le sujet du verbe dans le complément, le verbe sera à l’infinitif (Je veux faire…, Je suis content de faire…, Je viens pour faire…). Si le sujet change, le verbe sera au subjonctif (Je veux que tu fasses…, Je suis content que tu fasses…, Je viens pour que tu fasses…). Si la phrase principale contient une expression impersonnelle (il faut…, il est préférable…, il vaut mieux…), un complément à l’infinitif donnera une interprétation impersonnelle qui s’applique généralement. Pour spécifier un sujet en particulier après une expression impersonnelle, il faut mettre le complément au subjonctif (Il faut que tu fasses…). Comparez les phrases suivantes :
Je voulais faire des cadeaux à mes collègues.
Ils voulaient que je fasse de la disco.
Il est bon de revenir directement à la question posée.
Il est bon que des écologistes puissent exprimer leurs points de vue en toute clarté.
Elle craignait de fondre en larmes si elle ouvrait la bouche.
Je crains que ça ne soit pas une bonne idée.
Un complément qui est une phrase subordonnée sera généralement marqué par que (ou ce que si c’est un complément oblique). Un complément qui est un infinitif sera marqué par de, une autre préposition, ou rien du tout, selon la valence du mot (voir Prépositions).
Certaines conjonctions ne peuvent pas prendre un complément infinitif et ont donc toujours une phrase subordonnée au subjonctif comme complément, même si le sujet reste le même de la phrase principale à la phrase subordonnée. Ces quatre conjonctions sont bien que, quoique, pourvu que, jusqu’à ce que.
Ils adoptent alors un comportement violent pendant leur sommeil, bien qu’ils soient calmes et gentils pendant la journée.
Je souscris à cette proposition, quoique je trouve cet intitulé un tout petit peu restrictif.
Il peut venir avec nous, pourvu qu’il se tienne tranquille.
On doit les interdire jusqu’à ce qu’on en sache davantage.
🌍 Variation : La liste des expressions qui requièrent le subjonctif selon la norme est longue. Mais c’est principalement un petit nombre d’expressions très fréquentes qui représentent la grande majorité des emplois du subjonctif : falloir que, vouloir que, aimer que, etc. Après des expressions moins fréquentes (bien que, pour que, s’étonner que…), l’indicatif est assez commun, quoique critiqué. Cette disparition du subjonctif en faveur de l’indicatif est la plus avancée en Afrique de l’Ouest, en Afrique Centrale, en Louisiane, et parmi les francophones du Canada en dehors du Québec. Dans ces régions, l’emploi de l’indicatif même après falloir que n’est pas rare. Au Québec et en Afrique du Nord, le subjonctif garde une place assez importante dans la langue. Et c’est en Europe que l’emploi du subjonctif reste le plus en vigueur.
On vient de voir que le contexte typique du subjonctif est dans une phrase subordonnée qui est complément d’une expression d’obligation, de désir, d’émotion, de doute, ou d’éventualité. Mais le subjonctif apparaît dans quelques autres contextes aussi.
Le subjonctif peut apparaître dans une phrase introduite par un pronom relatif (qui, que, dont, etc.) si l’existence de l’antécédent est souhaitée par le locuteur, mais n’est pas certaine. En revanche, si l’existence ou la possibilité de l’antécédent est probable et/ou certaine, alors le doute est retiré et l’indicatif est utilisé.
Je cherche un homme qui sache voir en une femme sa beauté intérieure. (subjonctif : existe-t-il un tel homme ?)
Je cherche un type qui me doit de l’argent. (indicatif : une personne spécifique)
Si l’antécédent d’un pronom relatif est un superlatif (le meilleur, le plus beau, etc.) ou une expression similaire (le premier, le seul, le dernier, il n’y a que) qui contient une opinion subjective, on utilise le subjonctif. En revanche, si l’expression superlative contient un fait ou une opinion tout à fait objective, alors l’indicatif est utilisé puisque l’idée est dénuée de toute sorte de doute.
C’est une des plus belles chansons que je connaisse. (subjonctif : à mon avis, que je peux imaginer)
C’est le plus grand tournoi que nous avons dans notre sport. (indicatif : un fait)
En début de phrase, que + phrase au subjonctif peut avoir un sens proche de l’impératif, mais pour la troisième personne (L’impératif ne permet que la deuxième personne et la première personne du pluriel). Cette construction exprime souvent un souhait plutôt qu’une demande.
Qu’ils soient ici comme chez eux !
Qu’il parte !
Certains emplois idiomatiques de cette construction n’ont pas de que devant la phrase.
Vive les congés payés et vive les 35 heures.
Ainsi soit-il !
Alors que le subjonctif est utilisé fréquemment en français, de nombreuses constructions alternatives sont également utilisées à sa place.
De nombreuses expressions qui requièrent le subjonctif peuvent être complétées par des infinitifs à la place. Notez que la construction infinitive élimine le sujet de la phrase subordonnée originale.
subjonctif | infinitif |
---|
Il est important que tu boives du vin. | Il est important de boire du vin. |
Il est préférable que tu sois poli. | Il est préférable d’être poli. |
Il est essentiel que tu lises les journaux. | Il est essentiel de lire les journaux. |
Il est dommage que tu fumes autant. | Il est dommage de fumer autant. |
Certaines locutions qui sont normalement suivies du subjonctif ont des prépositions correspondantes, de sorte que la phrase peut souvent être reformulée en utilisant un seul sujet, avec un infinitif suivant la préposition.
conjonction + subjonctif | préposition + infinitif |
---|
à condition que | à condition de |
afin que | afin de |
à moins que | à moins de |
avant que | avant de |
de crainte que | de crainte de |
de peur que | de peur de |
en attendant que | en attendant de |
pour que | pour |
sans que | sans |
L’utilisation de l’infinitif implique une reformulation du contenu afin qu’il n’y ait qu’un seul sujet grammatical dans la phrase. Par exemple :
conjonction + subjonctif (2 sujets) | préposition + infinitif (1 sujet) |
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Il faut nettoyer le terrain pour que ce soit bien propre. | Il faut nettoyer le terrain pour le rendre bien propre. |
Il met les deux mains sur le mur du décor pour le retenir, de peur qu’il ne tombe. | Il met les deux mains sur le mur du décor pour le retenir, de peur de le faire tomber. |
On peut parfois remplacer un verbe au subjonctif par un nom avec un sens équivalent. Si une expression ne peut pas prendre un complément nominal (comme c’est le cas pour bien que), on peut le remplacer par une autre expression avec un sens similaire (comme malgré).
conjonction + subjonctif | préposition + nom |
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Et je le suis des yeux jusqu’à ce qu’il soit entré dans son immeuble. | Et je le suis des yeux jusqu’à son entrée dans son immeuble. |
A cause du brouillard, bien qu’il fût neuf heures, les lampes étaient allumées. | A cause du brouillard, malgré l’heure, les lampes étaient allumées. |
Les paires de phrases suivantes présentent encore d’autres moyens d’éviter le subjonctif.
subjonctif | éviter le subjonctif |
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Il n’est pas sûr que la clarification mette un point final au débat. | Il n’est pas sûr si la clarification met un point final au débat. |
Il est possible que vous ayez déjà vu mon visage. | Vous avez peut-être déjà vu mon visage. |
Je n’ai pas l’impression que ça aille beaucoup mieux. | J’ai l’impression que ça ne va pas beaucoup mieux. |
J’ai besoin que tu me le dises tout de suite. | Dis-le-moi tout de suite. J’ai besoin de l’entendre. |
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